Un reflet

Un reflet du tronc noir qui se tortue
En synchronie avec un chant du pinson
Là où les couleurs s’entrelacent et s’entretuent
Et où l’on pense apercevoir les ondes

Les orifices d’une soirée en sépia
Où s’insèrent les bras en azur clair
Pour écoper tant que faire se peut
L’eau noire du crépuscule qui s’insinue

Dans l’immensité du jour qui s’en va
Par les fissures entre les façades
Dont un minime morceau peut-être sauva
La main du faiseur de selfies

Les cyprès le marbre les herbes la chaleur
Les antennes les briques un supermarché fermé
Un nuage oblique étiré entre l’orange et le bleu
Et bien d’autres choses qu’on ne sait pas nommer

Un soir morcelé par les sièges du métro
Où des regards s’entrecroisent et s’évitent
Où Golden Gate Park ressemble à Retiro
Et Market Street ressemble à Gran Vía