La superposition des ombres

Il y a quelque chose dans la superposition des ombres
Sur les carreaux de la salle de bain
Avec une rayure rougeâtre au niveau des yeux
Faisant une allusion confuse aux thermes Romains
Une porte ouverte
Une fenêtre sur la cour
Soufflée de l’air impur de mi-février
Même si février c’est sans pertinence
Quelque part sur une minuscule planète
Près d’une étoile comme ça jaune et chatoyante une goutte d’huile
Suspendue dans une fuite de lumière
Comme sue des photos en argentique faites sans trop réfléchir quand le vent est fort
En bas d’un immense tableau noir avec une sorte de bruit cinématographique
Qui inclut les premières formes de vie le premier baiser de quelqu’un et la vie de Charlemagne
Les dinosaures copiés et collés et bien d’autres choses encore
Quelque chose comme une personne qui s’est assise pour faire pipi avant de regarder un film chez soi
La nuit est dense la Lune floue et galbée
Les fenêtres pupilles les arbres mains les lèvres de Lesbia s’approchant infiniment de celles de Catulle
Dans ce silence anéchoïque énorme et comme gênant
Il y a quelque chose qui naît et qui dit
Attendez mais comment