Le rouge incisé
Le vert intrus
Le turquoise est sous attaque
Le marron se fait marauder
Par l’émeraude et le carmin
Et les couleurs sans noms précis
Qui se dispersent comme sur les rives
D’un fleuve qui va vers l’horizon
En devenant plus tard un pont
Puis les riverains
Puis leurs regards
Puis les ramures les remuements
Des herbes un sourire une main
Le ciel se verse dans le paysage
En s’insérant entre les collines
Qui sans lui seraient bizarres
Collées directement sur le vide
Où la pensée ne serait pensée
Et les pas lents ne serait pas lents
Et les amours ne seraient pas drôles
Et les personnes ne seraient ni seules
Ni séparées ni ensembles
Bref ce serait une tout autre chose
Peut-être mieux peut-être pire
Peut-être plus doux peut-être plus libre
Peut-être plus simple peut-être plus weird
On ne le sait mais on espère
Qu’ici c’est vrai et là pas trop