Alors on vit Lesbia (Catulle)

Alors on vit Lesbia, alors on s’aime
Et les paroles des vieillards rigides
On n’en donne qu’un seul as pour les tous
Les jours s’enfilent et reviennent sans cesse
Nous une fois se coupe la lumière
Il faut dormir une nuit pérenne
Embrasse-moi, embrasse-moi mille fois
Mille fois encore, et une centaine de plus
Un autre millier, une seconde centaine
Embrasse-moi puis cessons de compter
Pour empêcher le méchant plein d’envie
De savoir le tout de nos baisers

Version originale

Vivamus mea Lesbia, atque amemus,
rumoresque senum severiourum
omnes unius aestimemus assis!
Soles occidere et redire possunt:
nobis cum semel occidit brevis lux,
nox es perpetua una dormienda.
Da mi basia mille, deinde centum,
dein mille altera, dein secunda centum,
dein usque altera mille, deinde centum.
Dein, cut milia multa fecerimus,
conturbabimus illa, ne sciamus,
aut ne quis malus invidere possit
cum tantum sciat esse basiorum.

C. Valerius Catullus, ca. 60 a.C.n.