Tu me demandes combien de tes baisers
Me seraient assez ou même peut-être trop
Si l’on pouvait compter les grains de sable libyen
Entre le temple de Jupiter brûlant
Et le tombeau ou dort le roi Battos
De Cyrène abondante en silphium
Ou les étoiles qui quand la nuit se tait
Se montrent aux âmes furtives des amoureux
Ce serait le nombre, Lesbia, qui me satisferait
Qui me serait trop peut-être follement trop
Inconnaissable ni pour les simples curieux
Ni pour les mauvaises langues qui nous envient
Version originale
Quaeris, quot mihi basiationes
tuae, Lesbia sint satis superque.
Quam magnus numerus Lybissae harenae
lasarpiceferis iacet Cyrenis
oraclum Iovis inter aestuosi
et Battis veteris sacrum sepulcrum.
Aut quam sidera multa, cum tacet nox
vident furtivos hominum amores:
tam te basia multa basiare
vesano satis et super Catullus est,
quae nec pernumerare curiosi
possint nec mala fascinare lingua.
C. Valerius Catullus, ca. 60 a.C.n.