La fourrure blanche sur les pattes d’acier
Qui tremble sous les bourrasques du vent
Quand la bête en béton aspire au ciel
En essayant de quitter son antre
Les jambes des tours nervurées des fêlures
Poussent la terre dans un effort désespéré
De détacher le poids de son fémur
Et faire un saut envers les nuages dorés
Les yeux des cours cernés des chemins battus
Où béent les pupilles qui se bougent à peine
Versant leur regard de chien battu
Vers la bleuté lointaine et nettement découpée
Les gouttes des fenêtres qui s’évaporent de la peau durcie
Des bras et des épaules du corps du géant
À mesure que maintenant et son ici
Se transforment en jamais et son néant
La solitude d’un homme qui regarde
La chute de neige depuis la chambre d’hôtel
Tout en cherchant avec ses yeux hagards
La mince tranche d’un nuage dorloté
L’enveloppe asphyxiante d’une ville qui se dissipe
À mesure que l’avion gagne la hauteur
En emportant vers son nouvel exil
Une âme réfugiée des environs laiteux
Le jour se lève ; les arbres oscillent ; les pas résonnent
Les ouvriers mastiquent les fentes dans les murs
La bête en béton se love sur l’horizon
Cédant sa place au pur et vaste azur