Le vaisseau sanguin de la conscience
Qui traverse le corps d’éternité
Les souvenirs les songes les expériences
Les paroles qu’on ne peut faire taire
L’étendu du ciel qui tombe dans les prunelles
Les couleurs qui l’une après l’autre s’insèrent
Dans les creux d’un moule qui meurt et qui renaît
S’allumant parfois d’une joie sincère
De bizarres figures qui rampent et qui tortillent
Qui n’ont toutes qu’une seule bizarre affaire
Exister le plus longtemps possible
Sans comprendre ce qu’est le contraire
La mémoire qui coule dans les artères
Du vivant, du mort et du non né
Dont les gouttes éclaboussent la terre
Quand le monde se fait une futile saignée
Être vivant ne condamne pas à mort
Être ici ne nie pas être ailleurs
C’est de toi que partent les rameaux
Du vaisseau qui porte les couleurs