Ma mère est un point dans un grand univers
Qui scintille doucement aux abords de mes rêves
Un point qui sait lire ma vie à l’envers
Qui cesse de parler quand l’amour apparaît
Ma mère est un astre dont la faible lumière
On voit dès le début d’un voyage de cent ans
Qui perce la nuit sur l’ancien cimetière
Mettant un sourire sur les lèvres des gisants
Ma mère lointaine atlantique cubaine
Ma mère la rivière la baie la mer
Qui mêle à la mélancolie urbaine
Le goût de cerises immatures et amères
Ma mère mois de juin roux des cheveux rouge des lèvres
Dont la silhouette s’incrustait dans l’azur
Des jours langoureux ou dans de tièdes ténèbres
Des soirs d’été où je n’étais même pas sûr
Si je dormais encore si j’étais déjà né
Si l’on m’a donné le surnom que je hais
Ma mère les odeurs du petit-déjeuner
Ma mère l’armoire remplie de jouets
Là où s’amoncellent l’un sur l’autre tous les jours
Et où les étés s’amalgament aux hivers
Les vagues du temps contournant mon amour
Laisseront un creux en forme de ma mère