Les fenêtres du quartier
Avec les silhouettes des habitants
Comme la photo fameuse du trou noir
Où tombe la lumière
Des jours d’été
Des jours d’hiver
Des jours fériés
Des jours ouvrés
S’effondre dans le cœur de solitude
Du temps perdu et de l’espace courbé
D’espaces entre les mots qui blessent
Et d’intervalles avec lesquels ils vibrent
Tous comprimés en un seul point
Lourd d’un million de soleils
D’où n’échappe rien
Même les sanglots
Même les prières
Même le cliquetis d’une fluette cuillère
Dans une tasse de chocolat attiédi
Rien sauf la radiation très faible et en fait
Complètement théorique
Qui émane de la noirceur des vitres
Et que tu peux parfois
Deviner dans l’oscillation d’un petit objet brillant
Qui semble être à l’intérieur de la pièce
Mais qui en réalité n’est que la réflexion de ton écran
Perché sur le balcon d’immeuble en face
Seul dans tout l’univers sauf erreur