La lune se détache du balcon
En se lançant dans un grand saut entre deux toits
Au-dessus de la mer urbaine hérissée des frêles antennes
Troublée par les couronnes des arbres
Clairsemée des îles des voitures garées des portes d’entrée qui se lient
Par des ponts chancelants des rues pâlement éclairées
La lune saute
Elle n’hésite pas comme le ferait un homme qui croit qu’il peut voler mais qui tout bas le doute
Elle se détache comme une roche en ralenti
Comme un steamer qui quitte le port et qui entame
Son chemin coutumier tranchant l’amas des vagues
Ferme et calme
Sûr de son étanchéité
Qui porte en soi les gens les âmes les rêves
Les êtres chers les mémoires les insécurités
Qui quitte la baie où ils n’ont pas pu prendre racine
Et, en faisant le son de sa sirène retentir dans les fjords
Il entre
Dans les eaux internationales de l’inconnu