King Diamond

— А это что? — спросил я, когда из колонок раздались первые звуки перегруженной гитары, сложные барабаны и высокий вокал, который мне чем-то сразу понравился. — Это «Кинг Даймонд», — объяснил Вова, взглянув на меня с покровительственной улыбкой римлянина, открывающего неотесанному варвару глаза на мир. — Это тяжелее «Металлики». Либо ты сейчас загнешься, либо попросишь послушать! — Дай послушать, — сказал я немедленно, наклоняясь вперед, в луч солнца, который пересек мое лицо и проник между полуоткрытыми губами, как бы подчеркивая гармонию чувства, когда твои подхалимские слова, произносимые, чтобы подтвердить принадлежность к клану, совпадают с твоими реальными желаниями. — Очень круто. … Continue reading King Diamond

Лина

Ладно, я расскажу тебе всю правду. Ее звали Лина, меня Ваня, мне было 24, ей 17. Мы жили в этом мире, нам было тесно, зелено и возбужденно. Через огромный и тускло блестящий мир тек один-единственный проспект, который назвался Ленинский, он светился многими огнями, большими и маленькими, движущимися и неподвижными, от него исходил запах черемухи, запах бензина, запах новой одежды и запах высокого общества. Летело, соловело, пенилось, кричало, стучало колесами, вращало глазами, бежало быстрой полосой за высоким окошком. Летело лето, шарахались прохожие, билось сердце, чернела черта бедности, слушался черный металл, стучали колеса электричек, жилось напропалую в Москве, жилось чуть проще в … Continue reading Лина

Il y a quelque part

Il y a quelque partProbablement j’espère peut-êtreLes autres années 50Un autre Jacques Prévert qui a dans ses yeuxUn autre Paris avec les tables luisantesRempli d’autres formes de femmes et d’autres formes de messieurs Il y a une autre gare centrale où attend son trainUne mère solitaire avec son enfantQui est peut-être observée par un poète à peau plus dureQui parle français un peu bizarreMais enfinSur presque le même sujet Il y a quelque part un paysage aplatiAvec des taupinières d’arrondissementsCreusées par le mouvement simple et répétitifDe personnes qui arrivent et des armées qui se rendent Les champs de presque blé … Continue reading Il y a quelque part

Les étoiles

Les étoiles ternes les braises des oiseauxLes petits squelettes de leurs mouvements diurnesLes détritus d’où prendra son essorUn nouveau jour portant dans sa mâture Les silhouettes fugaces dessinées par le ventLes scènes incertaines suspendues dans les airsLes êtres toujours vivants de lendemainLes êtres toujours morts d’hier La mer sereine de nuages qui baigne les rivesDes yeux inquiets venus eux-mêmes d’étoilesUn bateau ivre qui va à la dériveQuand les oiseaux cisèlent ses faibles voiles Continue reading Les étoiles

Tout ça

Tout ça : la petite professeure de français qui t’ouvre la porte avec un joli sourire, en te disant d’une voix enjouée et douce : « Mais vous voilà ! On vous attend déjà ! », comme si le test d’expression que tu dois passer — pour manque d’acceptation du fait que la langue de Baudelaire, tout comme Baudelaire lui-même, sont bel et bien dans ton sang, — comme si cet examen-là n’était qu’une agréable conversation dans un café par un matin ensoleillé d’un début d’avril, l’ordi dans un coin, les rais du soleil printanier qui pénètrent gaillardement dans la … Continue reading Tout ça

La mort du jour

La mort du jour dans la salle à mangerQu’assiste la famille entière en souriantLe jour qui a fait de son mieux pour être légerEt qui est mort pour rien — ou presque rien J’ai quatorze ans ; ma vie est faite de pure conscienceLes chemins rustiques sortent de mon corps comme mes propres membresJ’erre sur les rives émaciées et dans mon erranceJe précipite l’avènement du demain Qui vit encore ; qui, comme chaque jour nouveauEspère qu’il va durer infinimentEt qui, en entrevoyant le sort de son aïeulCommence à s’agripper avec ses pinces À des arbustes verts ; aux pins qui … Continue reading La mort du jour

Madrid

Madrid, je te promets : je reviendraiJe reviendrai pour revoir tes cheminéesQui s’acheminent vers le ciel étoiléEn s’éminçant à mesure que tes alléesS’allongent en s’écoulant dans la verdureEt transparence de l’air chaud d’après-midiOù se brassera bientôt le caramelDu soir qui remplira d’abord les creuxDes places des rues des fenêtres et des balconsQui montera plus tard par les ruellesÉtroites du centre-ville vers le palais royalEn submergeant ses salles d’orange du bleuDu céladon du mauve et du vermeilEn empruntant les teintes manquantes des yeuxDes serveurs las et des toiles de GoyaIl débordera très vite les étagesPercera le toit et giclera en dehorsÉclaboussant … Continue reading Madrid

Texas des cieux, les Indes des rues

Texas des cieux, les Indes des ruesLes Atlantiques d’immeubles noircisLes sons qui sortent de la carrureDes trous dans les murailles graciles Le chuchotement de l’horizonQui fait la cour au jour prochainEn lui offrant de minces morceauxDes nuages d’un rouge alléchant Le grand silence qui s’étendAu-dessus des vagues du bétonEn se couvrant de plis du tempsQui berce les fragiles bateaux De la rêverie et des espoirsQu’on gare tout près de sa fenêtreRentrant chez soi au fond du soirConcave et privé de phonèmes Les monts du vide se profilentAu loin où garde l’équipe de nuitUn périmètre qui sert d’asilePour les âmes sorties … Continue reading Texas des cieux, les Indes des rues

Дом

В доме на даче было два входа — один парадный, который еще назывался «крыльцо», куда выходил долгий рейчатый коридор, из коридора дедушка, из дедушки дым, из дыма еще дым, дым крепких дымных папирос, смешивавшийся с кустарниками в солнечную дырочку и ягодную точечку; второй вход — «черный», или еще «задний», со стороны кухни, откуда выходила бабушка, запахи кухни, грохот кастрюль и поварешек, шипение жарящихся блинов, катание скалки и избыток сладких сумерек, накапливавшийся в доме за ночь и просачивавшийся наружу с наступлением утра, когда кухонная дверь на пружине взламывала покрытую росой плоскость красного фасада, выпуская хрупкую бабушкину фигуру в пуловере поверх пижамы … Continue reading Дом

La monotonie

Les vagues du temps qui me lancentVers la muraille lisse des joursQui m’éclaboussent quand j’avanceEt qui m’attrapent quand je chute Les eaux gluantes des nuits amèresOù bercent les algues du sommeilLes innombrables faibles chimèresNées d’amalgames de moi-même La balbutie des jours qui passentLe clapotement des heures qui coulentLe long des rues qui, elles, s’évasentDevant les yeux d’un somnambule La sérénade incessanteQue siffle en boucle le ciel moisiEn pourléchant les fenêtres luisantesAvec sa langue cramoisie Monotonie tu as mon âmeTu as mon cœur et mes poumonsTu fixes sur moi tes yeux macabresCataractés d’appartements Tu as mon suc et mon sangTu as … Continue reading La monotonie